• Jason Taylor, 13 ans surnommé Jace le Minable ou le Bègue est un doux rêveur qui vit dans un petit village paumé du Worcestershire en Angleterre dans les années 1980. Pas facile à cet âge là de se faire sa place au collège au milieu des durs à cuire quand on est bègue, maladroit et qu'on vit dans une famille de petit bourgeois. Sa soeur aînée l'appelle la Chose, elle a 18 ans et pour elle la vie est beaucoup plus facile d'après Jason ! Pour surmonter ses angoisses d'adolescent, il s'invente un double fantôme et il écrit de la poésie qu'il publie dans la gazette du village sous un pseudo parce qu'il ne faudrait pas que les copains le sache ce serait trop la honte. Beaucoup de choses l'interpelle ses parents qui se disputent, Magaret Tatcher, la guerre des Malouines, et surtout il y a les filles, ah les filles...

    Un récit initiatique très autobiographique sur les variations de l'adolescence et ses nombreuses facettes, la naïveté de cet adolescent m'a rappelée bien des souvenirs. Beaucoup de références musicales des années 80 sont citées, l'humour est omniprésent, les situations respirent le vécu, l'écriture empreinte de poésie en fait vraiment une plume à part que j'ai eu grand plaisir à découvrir.

    J' ♥♥♥♥


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  • Voici le portrait d'une femme sarde à travers le récit de sa petite fille. Etrange sort que celui de cette belle jeune femme, entourée de mystères car habitée d'une douce folie dans la Sardaigne des années 40. Elle s'avère tourmentée par le désir, que tous ses prétendants abandonnent, sans explications, jusqu'à ce qu'un homme recueilli durant la guerre par sa famille, épousera sans amour pour prix de cette hospitalité. La petite fille raconte comment, par souci d'économie, sa grand-mère, proposera à son mari d'accomplir pour lui les "prestations" du bordel qu'il fréquente, une fois qu'ils auront quitté son village natal. Entre temps elle va faire une cure et rencontre "le rescapé", un homme qui correspond à ses attentes de femme.

    C'est un roman très court dans lequel j'ai ressenti une certaine confusion tant dans le récit que dans les personnages, j'ai eu souvent beaucoup de mal à m'y retrouver dans cette famille ! Malgré un récit poétique incontestable, le tout reste lancinant, il a fallu arrivé à la révélation du secret final pour trouver une raison à cette histoire, une bien faible récompense !

    J' ♥♥♥♥


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  • Celle qui raconte, elle-même romancière, elle travaille sur un nouveau roman, mettant en scène une dactylo dont la voix disparaît.Elle vit sur une île qui n'a ni nom ni situation géographique, comme ses habitants appelés par leurs fonctions sociale. Sur cette île régulièrement, des objets, des émotions, des créatures s'effacent des mémoires de ses habitants ; Plus exactement, ils cessent d’avoir un sens pour les habitants, qui procèdent alors à leur destruction. Exit les oiseaux, les roses, les ferrys, le parfum, les romans puis les humains... Tous les habitants de l’île ne sont pas touchés par le phénomène. Certains à la mémoire récalcitrante conservent le souvenir des objets disparus et la police les traque sans relâche.

    Ce texte peut être lu comme une fable sur le totalitarisme, la dictature et le travail de mémoire. On pense à la Birmanie étouffée par un régime militaire, à la Corée du Nord, isolée et affamée par son tyran ou aux Juifs cachés durant la guerre. Difficile pour moi de parler de ce roman objectivement car malgré un style d'écriture agréable, empreint d'une grande poésie, j'ai n'ai pas su apprécié tout le sens de l'histoire. L'ambiance est pesante, tout est étrange, confus, les personnages principaux sont attachants, mais je n'ai pas réussi a cerné qui décide les disparitions ni le pourquoi mais peut-être est-ce là l'absurde de l'histoire puisque l'éditeur présente le texte comme étant kafkaien. Je dois être sans doute trop à terre à terre pour ce gendre de littérature qui fut pourtant unanimement plébiscité par la critique.

    J' ♥♥♥♥



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  • On est en 1919, en Ontario Niska une vieille femme a fait un long voyage en canoë depuis le nord  pour accueillir Elijah l'un des jeunes hommes qu'elle a vu partir pour la guerre, quelques années auparavant. Mais celui qui descend du train n'est pas le garçon qu'elle attendait... c'est en fait son neveu Xavier, son seul parent, que Niska pensait décédé c'est que le courrier lui disait. Elle décide de le ramener chez elle. Il est malade, infirme, il marche avec des béquilles et surtout il use de la médecine qui fait oublier "la morphine".L'esprit de Xavier erre entre le monde des vivants et celui des morts. Qu'est-il arrivé à Elijah, son meilleur ami, celui avec lequel il est parti combattre sur les champs de bataille de France et de Belgique. Comment Xavier est-il revenu avec l'identité d'un autre ? Alors qu'ils s'enfoncent dans les étendues sauvages, Niska réalise qu'elle doit absolument faire quelque chose pour maintenir Xavier en vie, pour le sauver...mais peut-on revenir de l'enfer !

    C'est un roman sur la première guerre mondiale, avec toutes les horreurs que l'on sait, mais qui sont déposées là sur papier ! Autant le dire c'est dur d'être confronté à la réalité des tranchées et j'avoue avoir lu toutes les scènes de combat en diagonale. Au delà, l'auteur nous conte l'histoire de l'amitié de ces deux jeunes indiens chasseurs jusqu'à ce que la folie s'empare d'eux. Une grande part du roman est aussi consacré à la vieille femme qui pour maintenir en vie son neveu lui livre l'histoire et les coutumes de son peuple. Le récit est riche, poignant, écrit à la première personne avec des phrases courtes ce qui en fait une lecture agréable compte tenu du contexte. L’écrivain s’est inspiré de l’histoire vraie de Francis Pegahmagabow, un Amérindien issu de la réserve où a grandi sa mère. J'ignorais un tel engagement des indiens Cree du Canada dans la première guerre mondiale, difficile de rester insensible et de ne pas avoir une pensée pour tout ceux qui sont tombés et qui tombent encore...

    J' ♥♥♥


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  • Kitty Fitzgerald et Danny O'Neil sont deux étudiants de l'université de Dublin, ils tombent amoureux. Kitty vient de Cork, en Irlande du sud et Danny vient de Belfast, Irlande du nord. Lorsque le couple part s'installer à Londres, Danny rencontre d'autres irlandais du Nord exilés, le soir dans un pub ou on joue au billard, Kitty se retrouve donc seule la plupart du temps. Ils alternent les séjours dans chacune des deux familles. Le père de Kitty est médecin catholique et sa mère est protestante, alcoolique, elle n'a jamais  supporté sa fille. Enfant unique Kitty a été élevée dans un milieu snobinard. La famille de Danny est issue du milieu ouvrier catholique et lutte fermement contre l'occupant protestant. Le père de Danny est mort avant sa naissance dans des circonstances douteuses et la mère "Ma" est une fervente catholique qui veille à ce que l'ordre soit respecté au sein de sa famille, n'hésitant pas à se servir de son fils aîné Eamon comme bras de la justice. Kitty découvre dans cette famille de Belfast, la pauvreté, les menaces, les trahisons, l'IRA, la violence répétée jamais gratuite, elle doit faire preuve d'une volonté à toute épreuve pour garder l'amour de Danny.

    L'auteure démontre comment les histoires d'amour peuvent être contaminées par les réalités politiques, dans une Irlande décapitée par le fanatisme. Publié en 2002 c'est son premier roman, elle en a écrit d'autres depuis, que je vais m'empresser de dénicher car réellement son coup de plume vaut le détour.

    J' ♥♥♥


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