• En 1950, le père d'Olivia et la mère d'Emily, veufs tous les deux, se marient et deviennent Pa et Mo. Les deux fillettes n'ont rien en commun mais vont devoir cohabiter. Alors qu'elles sont baptisées « demi-soeurs », les hostilités commencent. Rapidement, elles font toutes deux alliance et utilisent la culpabilité de leurs parents afin d'obtenir ce qu'elles désirent. Le règne des deux manipulatrices prend fin à la naissance de Rosie, "la petite princesse", l'enfant  légitime du couple. Les petites vacheries ne font que débuter !

    Un roman à l'ambiance "thé, arsenic et vieilles dentelles", assorti de nombreuses bassesses, saupoudré de jalousies féroces et accompagné de petits meurtres en famille...Cruauté et humour, spontanéité et manipulations y rivalisent comme seules les Anglaises sont capables de les décrire ! du genre Barbara Pym, Elisabeth Taylor ou encore Kate Atkinson. Le destin d'une famille très actuelle puisque recomposée. Au fil des pages, les fils se croisent, de fil en fil, les pages se tournent, l'étau se resserre dans un humour noir très jubilatoire ! On a vraiment pas envie de faire partie de ce genre de famille !

    J' ♥♥♥♥


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  • Alexandra est une jeune dramaturge de talent âgée de 18 ans quand elle fuit la Roumanie à l’occasion d’un colloque littéraire en 1974, c'est ainsi qu'elle s'exile en Suisse. Confrontée à la solitude et aux privations, elle puise du courage dans la correspondance qu'elle entretient avec sa jeune soeur Ioana, qui elle est restée au pays.

    Ce roman est une riche correspondance de 15 ans qui offre un regard dédoublé sur la Roumanie au temps de la guerre froide sous le règne de Ceausescu. Mais c'est surtout l'exil qui est au cœur de ce roman, qu'il soit politique, géographique, linguistique, familial, sentimental... Alexandra a beaucoup de points commun avec Anca Visdeï l'auteure, c'est d'ailleurs un roman épistolaire autobiographique qu'elle nous livre ici. La pression du régime et la censure sont bien relatées dans les lettres de Ioana, mais il y a des passages complexes notamment ceux qui évoquent l'histoire de la Roumanie, c'était un peu confus pour moi. Le roman épistolaire est un genre à part que personnellement j'affectionne, l'auteure habituellement écrit des pièces de théâtre et des scénarios pour séries télévisées, sans doute un style qui lui convient mieux.

    J' ♥♥♥♥


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  • Une histoire à deux voix où Benny le paysan est du genre "je t'aime, tu m'aimes, on sème" et Désirée jeune veuve bibliothécaire est obsédée par son horloge biologique. Autrement dit un fossé plus grand qu’une tombe les séparent et pourtant c'est sur le malentendu d'un sourire lancé sur le banc d'un cimetière qu'ils se rencontrent. Ils nous prennent à témoin chacun leur tour, de leur solitude et de leurs hormones affolées. Une histoire d'amour complètement improbable, nuancée par beaucoup d'humour, un brin de tendresse, et une surdose de cynisme.

    Même si parfois les situations font un peu clichés, on se laisse séduire par le côté cocasse ! Ce roman tend à démentir l'adage qui affirme que "ceux qui se ressemblent s'assemblent" et défend la thèse des "contraires s'attirent...". L'auteur a rassemblé la campagne et la ville pour en faire un duo explosif et attendrissant, et le résultat donne un très agréable moment de lecture.

    J' ♥♥♥


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  • Les Henderson vivent dans un petit village près de Chatham au Nouveau-Brunswick (une petite province canadienne).Sydney, le père est un homme bon qui refuse toute forme de violences car il s’est promis de ne jamais faire de mal aux autres, une décision individuelle qui entraîne sa famille dans le malheur et la pauvreté. Or Lyle, le fils aîné qui ne supporte plus les moqueries et les méchancetés des villageois décide que lui ne sera jamais un perdant comme son père. Poursuivie par la malchance, les regrets et les non-dits, on assiste impuissant aux différents destins des membres de cette famille. L’auteur va jusqu’au tréfonds des êtres, beaucoup sont tordus car empreint d’une méchanceté telle, qu’elle vous donne la nausée.

    Un roman sur la misère, l’injustice, la rumeur, une fresque qui évoque avec réalisme le problème du fatalisme, quand un individu veut briser les chaînes de sa destinée. C'est un beau pavé, lourd tant par son contenu que par l'ambiance, j'ai parfois eu envie de lâcher prise écoeurée par toute cette méchanceté humaine, mais j'avais quand même envie de savoir comment Lyle allait se sortir de toute cette misère donc je suis allée jusqu'au bout libérée, de sortir de cette vie de malheur. Immense succès au Canada, La Malédiction Henderson a obtenu le Giller Prize 2001. 


    J' ♥♥♥


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  •   Sépha Stephanos l'Ethiopien, Kenneth le Kenyan et Joseph le Congolais sont trois amis contraints à l'exil qui ont trouvé refuge en Amérique, dans la banlieue de Washington. Ils se réunissent souvent les jeudis soir dans la petite épicerie minable de Sépha, autour d'une bouteille de whisky pour faire l'inventaire des dictateurs africains, s'ensuit des discussions animées qui les ramènent systématiquement à évoquer les souvenirs de leur pays d'origine.Un jour Sépha l'Ethiopien voit débarquer une jeune femme blanche nommée Judith, elle vient s'installer dans le quartier avec sa petite fille Naomi. Cette rencontre bouleverse son quotidien, il s'attache énormément à ces deux filles, tout en découvrant qu'ils viennent d'horizons bien opposés et qu'il est difficile de trouver sa place quand on est étranger. Avec beaucoup de pudeur, Sépha Stephanos nous parle de sa souffrance intérieure, de la perte des valeurs de son pays, de son manque affectif, de son déracinement, de sa régression sociale qu'engendre sa vie en Amérique. Un rêve américain déçu face à un pays matérialiste manquant cruellement d'humanité.

    On sent que l'auteur connaît bien Sépha, lui  même Ethiopien exilé politique. L'écriture est pudique, mélangeant récit et méditation, mais l'histoire n'a pas beaucoup d'attrait, elle reste très plate, ça manque de vie. Jusqu'au bout le personnage principal est blasé, j'espère pour lui qu'il n'en est pas de même pour l'auteur !

    J' ♥♥♥♥


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