Germain Chazes est un brave garçon de 45 ans, il est un peu le simplet du quartier, il vit dans une caravane au fond du jardin de sa mère, et passe son temps entre le bistrot et le jardin public. Il n' a pas eu une enfance heureuse entre une mère qui n'a pas la fibre maternelle, un père aux abonnés absents, un instituteur qui le ridiculise à chaque cours, ça aide pas vraiment pour bien démarrer dans la vie... et pourtant un jour au jardin public, Germain rencontre Margueritte, une vieille dame très cultivée qui en plus de s'intéresser à sa personne sans se moquer de ses lacunes va partager avec lui son amour du vocabulaire et de la littérature. Lui qui se méfiait tant des mots va enfin en découvrir le sens et son rapport aux autres et à lui-même s'en trouve bouleversé.

Cette amitié complètement improbable est très touchante, comme quoi la vie réserve parfois bien des surprises. L'écriture est légère, pleine d'humour. Les réflexions de Germain sont brutes de décoffrages, elles prêtent très souvent à sourire, et parfois elles sont criantes de vérité et prouve combien cet homme même inculte ne manque pas de bon sens comme :

"Et là,  j’ai réalisé une arnaque incroyable : pour pouvoir trouver un mot dans le dictionnaire, il faut déjà savoir l’écrire ! Ce qui fait que les dictionnaires ça sert uniquement à des gens cultivés qui n’en n’ont pas besoin par la même occasion. On t’abat à la tronçonneuse des forêts de l’Amazonie pour faire des dicos pour t’aider, qui te montrent au final à quel point tu es con ? Vive la politique ! ».

" L'affection, ça grandit sous cape, ça prend racine malgré soi et puis ça envahit pire que du chiendent. Ensuite c'est trop tard : le coeur, on ne peut pas le passer au Roundup pour lui désherber la tendresse "

Un roman très court mais un réel plaisir de lecture parsemé de réflexions tout à fait pertinentes.

J' ♥♥♥♥